nov 28 2014
La troisième voie
Image issu de flickr.com : Bertrand môgendre : « au pied du mur… » Pour ne pas s’y retrouver justement !!
« Les plus gentils s’en vont toujours en premier ! »
Connaissez-vous cette expression ?
Je l’ai souvent entendue dans mon enfance ! Et, comme pour tout ce à quoi l’on croit, elle s’est souvent vérifiée !
Il semble que les gens gentils, ceux qui ne font aucune vague, ceux qui sont serviables et donc corvéables à merci, ceux qui se sacrifient pour les autres, ceux qui font passer leurs besoins et parfois même leur santé après ceux des autres, soient finalement victimes de graves maladies qui les emportent au ciel, soit en un rien de temps, soit dans des souffrances terribles !
Comment est-ce que c’est possible ? C’est tout à fait immoral et injuste n’est-ce pas ?
Hé bien non, cela est tout à fait logique en fait.
C’est Anne Ancelin Schützenberger* qui nous dit cela : être trop gentil fait que nous ne savons pas nous protéger de certaines agressions extérieures. Nous ne savons pas nous défendre et donc, nous encaissons des coups qui sont parfois rudes, sans rien dire, dans un isolement qui est souvent fatal… Et parce qu’il faut être gentil pour ne pas se fâcher avec les gens qui nous entourent, nous gardons au fond de nous des souffrances que nous ne savons pas évacuer, qui nous encombrent, qui s’enkystent…
Il est aussi une autre vérité toute simple qui est que le temps ne semble pas passer de la même manière avec quelqu’un de gentil qu’avec quelqu’un de méchant… A priori, le temps se dilate différemment… (Question de perception vous en conviendrez aisément !)
Mais alors, vive la méchanceté ? Elle nous permettrait au moins de faire sortir ce que nous avons à dire, notre fiel et notre rancœur pour que ces sentiments extrêmes, qui n’appartiennent qu’à nous, ne nous détruisent pas de l’intérieur !!
Bien sûr que non !
Les gens méchants ne sont pas plus avancés ! Car dans le fond, ils ne font pas non plus ce qu’ils veulent… Bien souvent la méchanceté est liée à des circonstances d’abord, puis à une personnalité beaucoup plus fragile qu’il n’y paraît, un être pétrit de peurs et de manques. Comme le bon sens populaire le fait souvent remarquer : la plus efficace des défenses est l’attaque. Or, ce qui fait que quelqu’un a besoin de se défendre en attaquant, c’est bien (entre autres) la peur. Et la peur peut revêtir tellement de formes !
Vous soyez, être trop gentils ou trop méchants sont les deux faces de la même pièce qui est faite dans le même métal fondu avec les émotions les plus négatives qui soient, même si le but de tout ça est de nous protéger !! (un peu tordu comme mécanisme quand même ! Non ? )
Alors, comment faire ?
Heureusement et comme toujours, il existe une troisième voie, une autre possibilité pour ne pas subir ou pour ne pas rugir non plus à la première interaction avec quelqu’un d’autre :
Cette voie consiste à partir à la recherche de l’être merveilleux, unique et génial que nous sommes tous, et qui est enfoui la plupart du temps, au fond de nous. Cette recherche permet dans un premier temps de nous concentrer sur les choses positives qui nous appartiennent en propre, des émotions porteuses de sens et valorisantes pour nous. Et, dans un second temps, cela permet de nous apercevoir que nous avons en nous, tout pour résoudre ce que nous appelons ; »problème ». Lorsque nous savons qui nous sommes vraiment, lorsque nous avons fait connaissance avec nous-même, nous connaissons nos limites, et de ce fait, nous ne sommes plus à la merci de ce que les autres veulent de nous, pour nous ! Nous nous sentons automatiquement en sécurité, tout simplement parce que nous savons quelle est notre façon de fonctionner, et de ce fait, nous privilégions de façon tout à fait naturelle, ce qui nous fait du bien. En nous sentant en sécurité, nous sommes bien plus aidants pour les autres que lorsque nous agissons dans une totale panique ! Il est en effet totalement inutile de se jeter à l’eau pour sauver quelqu’un qui se noie, alors que nous ne savons pas nager nous-même !! C’est bien connu !
Vous trouvez tout ça trop dur à faire, partir à la recherche de la personne unique et géniale que vous êtes au fond de vous vous paraît trop utopique, vous ne pensez pas que cela soit la bonne solution, ou vous ne savez pas comment vous y prendre, alors vous pouvez essayer de changer vos comportements, vos façons de faire. Ce faisant, petit à petit, cela changera forcément vos expériences, qui finiront par changer les croyances que vous entretenez sur vous-mêmes et arriver enfin à pouvoir vous apprécier pour qui vous êtes vraiment. Essayez donc ceci :
Si vous pensez être trop gentils, et que cela devient difficile pour vous, alors, affirmez-vous ! Apprenez à dire :
– NON !
– STOP !
– PAS AUJOURD’HUI !
– PAS COMME CELA !
– PAS ENCORE !
…etc… de façon sereine et alignée, sans une once d’agressivité. Faites alors ce qu’il vous est agréable de faire, des activités porteuses et saines pour vous. Ceci est la clef : soyez gentil avec vous-même avant d’être gentil avec les autres…
Quelque part, sachez que lorsque vous dites non à quelqu’un d’autre, c’est à vous que vous dites oui !
De la même manière, lorsque vous êtes réputés pour être »méchant », (et je ne développerai pas ici le point de vue de la personne qui se sent victime de quelqu’un qu’elle juge méchant) ou que vous vous considérez (et ceci est le pire) comme une mauvaise personne (ça peut arriver !), alors faites un effort sur vous-même, ne serait-ce que pour essayer, par curiosité de l’effet que cela pourra avoir, d’agir à l’inverse de ce que vous avez l’habitude de faire ! Testez, une fois, au moins, une fois ! Trouvez-vous une bonne excuse, qui vous motive à changer radicalement votre comportement, et dîtes à votre interlocuteur :
– OUI !
– BIEN SÛR !
– AVEC PLAISIR !
– SI CELA PEUT VOUS AIDER !
…etc… de façon sereine et alignée, sans une once d’agressivité. Faites avec autrui ce que vous pensez que personne ne fait pour vous, sans attendre rien en retour ! Autrement dit, et petit à petit, cela remplacera vos peurs et vos manques par de la confiance en vous, en vos capacités, en la vie même ! Et cette attitude vous dévoilera la sensation géniale d’abondance en toutes choses ! Vous ressentirez automatiquement la grande personne que vous êtes !
Dans les deux cas, le résultat sera identique : vous apprendrez à vous aimer en premier, vous prendrez soin de vous comme lorsque vous prenez soin d’un enfant ou d’une personne à qui vous tenez particulièrement. Logiquement, en changeant de comportement avec les autres, les expériences positives que vous allez engranger vont finir par changer vos croyances sur la vie et les événements qui jalonnent celle-ci. Vous vous rendrez vite compte que ce qui est le plus important dans le fond, c’est vous et votre bien-être. En comprenant quels sont vos besoins propres et en y répondant, vous vous permettrez de vous sentir en parfaite sécurité, quoi qu’il arrive.
C’est alors que vous pourrez vous retourner vers les autres, confiant et heureux.
C’est un immense cadeau que vous vous faites et que vous acceptez de faire au monde ! Et par les temps qui courent, il en a bien besoin !!
***
*Présentation : Anne Ancelin Schützenberger, née le 29 mars 1919 à Moscou, est une psychologue française, également psychothérapeute et professeur émérite à l’université de Nice Sophia Antipolis, où elle a dirigé pendant une vingtaine d’années le laboratoire de psychologie sociale et clinique. Elle est surtout connue du grand public pour ses apports dans le champ de la psychogénéalogie, avec son ouvrage « Aïe, mes aïeux ! » publié en 1993 et en 2007 Psychogénéalogie : Guérir les blessures familiales et se retrouver soi (Paris, Payot). (source : wikipédia)
nov 29, 2014 @ 06:32:43
Une fois de plus, ton article est très aidant, car il implique de se mettre en question et de réfléchir, ce que peu d’entre nous font réellement. Je trouve qu’il est difficile de trouver le juste équilibre entre la gentillesse et la méchanceté. Quand cesse-t-on d’être gentil ou d’être méchant pour la personne en face de soi ? Ce sera la perception de l’autre qui le dira. Et le plus difficile c’est d’être satisfait de soi-même.
Bises et bon week-end.
nov 29, 2014 @ 17:08:48
Dans ta question chère Clara, tu as la réponse ! Effectivement, souvent (dans des cas non extrêmes, disons), être méchant ou gentil est une affaire de perception. L’autre reçoit, et ainsi donne un sens à ce qui est dit. Parfois aussi, c’est la personne qui émet qui se juge méchante, alors que celle qui reçoit, n’a pas ce ressenti !
Plus globalement, lorsque l’on est confronté à quelqu’un ou à quelque chose que l’on juge être « méchant », ne pas oublier que ce n’est pas un hasard. Si l’on doit vivre cela, je ne dirais pas que c’est notre destin ou karma ou autre « pas de chance », je dirais que cela nous renseigne sur ce que nous avons en nous, un potentiel, au fond de nous. Lorsque nous changeons vraiment, nous voyons différemment ce qui nous arrive et ce qui nous entoure. Et à coup sûr, plus jamais personne ne viendra déverser sa méchanceté, parce que nous n’avons plus la peur ou le manque ou tout autre élément négatif sur l’existence que nous entretenons et qui attire à nous ses manifestations désagréables. Lorsque l’on s’aime vraiment, et que l’on est gentil avec soi-même, cette attitude appelle à recevoir de la gentillesse. Et pour expérimenter une chose pareille, en l’état actuel de mes connaissances, je ne vois pas d’autres possibilités que de travailler sur soi. Maintenant, il reste à trouver la technique qui nous parle vraiment, avec laquelle nous sommes vraiment en adéquation, et qui nous permettra de nous mener vers le chemin de l’amour inconditionnel de soi d’abord et de l’autre après.
Merci ,Clara pour ton commentaire qui me permet très souvent d’approfondir un point de vue juste survolé dans l’article.
Bises et bon week-end à toi.
nov 30, 2014 @ 00:31:17
c’est ce que j’allais dire en lisant ton article il faut apprendre à s’affirmer
nov 30, 2014 @ 09:46:32
Bonjour Flipperine,
Bien sûr, apprendre à s’affirmer est une façon de changer son comportement. Et, à force de répétition, nous pouvons changer nos capacités qui finissent pas changer nos croyances et forcément, notre environnement s’en trouve bouleversé ! C’est donc une façon de faire comme je l’explique dans l’article.
Encore faut-il être sûr que nous nous affirmons de la bonne manière pour nous. Et sans un travail sur soi pour apprendre à se connaître, il est malheureusement facile de revenir sur notre décision d’affirmation de soi, parce qu’un jour nous allons douter du bien-fondé de celle-ci.
Les spécialistes du fonctionnement du cerveau disent qu’il faut environ 21 essais avant qu’un nouveau comportement devienne naturel… 21 fois de trop pour certains, qui doutent de la pertinence de leur démarche d’affirmation et qui seront tentés à coup sûr de refaire passer les autres, ou leurs peurs avant eux, comme ils ont pris l’habitude de faire depuis toujours… C’est sûr, pour ladv, (et pour la logique je dirai), apprendre à se connaître est un postulat important pour l’affirmation de soi.
Merci de votre passage et bon dimanche !
déc 01, 2014 @ 18:03:32
Bonsoir Elisabeth,
« Savoir dire non » s’apprend et ton article ouvre la porte à cette notion qui a été développée dans un livre dont je ne me souviens plus de l’auteur.
Mais nous avons, en effet, tendance à penser qu’il est égoïste de refuser l’aide que l’on nous demande. Voire, même, nous avons peur d’être rejeté(e)s, alors qu’il n’en est rien.
Cette obstination à toujours vouloir faire plaisir, quitte à s’oublier soi-même, crée des frustrations telles que celles que tu évoques en début d’article.
Est-ce en ne sachant pas cesser à temps d’être trop gentils que l’on devient méchants ? Il me semble que oui, mais cela se soigne grâce à tes articles !
Grand merci pour cet éclairage précieux.
Bisous,
Cathy.